14 mars 2012

Le chemin de l'artiste, pourquoi pas ?

J’ai sauté le pas. Un an après que Caroline m’en a parlé, après que Laetitia a partagé cette expérience étonnante sur son blog et m’a encouragée à m’y engager à m’en tour, j’ai commandé le best-seller de Julia Cameron, The Artist’s way, pour suivre avec beaucoup de curiosité et d’esprit ludique son programme de remise en jeu de la créativité. Contrairement aux personnes qui s’inscrivent aux stages de Julia, je n’ai pas entamé la lecture du livre à un moment où je me sentais bloquée artistiquement, mais presque, à l’inverse, au moment où mon spectacle Je Vous écris d’un pays lointain (sans doute le travail le plus personnel que j’aie eu la chance de faire au cours de mes aventures théâtrales) était porté à la scène – autant dire : à un moment d’épanouissement créatif total. Mais peut-être appréhendais-je justement la redescende, le moment de creux après la bonne tempête ; ou avais-je été mise en appétit de création par les derniers préparatifs. Et pour être honnête, j'ai très peu écrit de poésie ces trois dernières années, presque pas dessiné, et beaucoup rêvé devant la créativité des autres.
Robert Crumb et sa muse

Toujours est-il que me voilà aujourd’hui au milieu de la deuxième semaine d’un parcours en douze étapes (vous trouverez le détail ici), et que ressens d’une part un élan très fort, presque inédit vers la part artistique de ma vie (le simple fait d’acheter ce livre était déjà une façon de reconnaître que oui, créer est bel et bien ce qu’il y a de plus important pour moi, ma raison d’être oserais-je avouer) – et d’autre part, une grande paresse face aux nombreux exercices demandés par Mrs Cameron.

Par rapport à d'autres lecteurs que je connais, je suis probablement mois agacée par le discours assez mystique de Julia (parce que je suis moi-même portée par un certain mysticisme, et parce que je suis habituée à lire des blogs américains un peu perchés). En revanche il y beaucoup de pages superflues me semble-t-il, beaucoup de texte écrit pour faire du volume (peut-être son éditeur la payait-il au nombre de signes?). Et étant curieuse de coaching et de développement personnel depuis déjà plusieurs années (le temps passe vite ! il n’y a qu’à consulter les archives de ce blog pour en prendre conscience), je me retrouve en terrain familier avec un certain nombre de ses propositions. ...D’excellentes mauvaises raisons pour me montrer paresseuse me direz-vous, et parcourir le livre en traitant la plupart des tâches proposées par-dessus la jambe.
D’où l’idée de venir en parler ici, comme les autres l’ont fait avant moi.


Où en suis-je donc ?
-          Un des outils essentiels proposés par Julia Cameron, le plus important semble-t-il, est les « morning pages » : 3 pages d’écriture automatique à faire quotidiennement au saut du lit, pour vider sa tête trop pleine des préoccupations qui l’encombrent et pouvoir la remplir avec autre chose. Ce qui est sûr : j’ai noirci 3 pages de carnet tous les jours ou presque, mais jamais au saut du lit. J’ai des choses beaucoup plus importantes à faire à ce moment-là. ¾ d’heure plus tard, je ne dis pas.
-          Autre outil, beaucoup plus réjouissant je trouve : l’ « artist date », un rendez-vous avec son artiste intérieur, qui est un grand gosse, et apprécie donc qu’on lui propose des activités futiles ou inédites. La semaine dernière, je me suis longuement promenée dans le cimetière de Chantilly (réflexions subséquentes à venir sur cet autre blog auquel je participe). Et aujourd’hui, j’ai regardé la couleur des sacs à main au rez-de-chaussée des grands magasins du boulevard Haussmann, pour voir si le fluo était vraiment au top de la mode. Je me suis acheté une paire de lunettes de soleil bon marché et très drôles (pour moi les montres et les lunettes de soleil doivent être bon marché et drôles). J'ai rêvé de composition florales chez Trousselier.
-          Je n’ai pas du tout fait la majorité des tâches de la semaine 1, lesquelles tournaient essentiellement autour du fait de combattre les démons qui dans notre enfance avaient bridé notre créativité. En revanche, y réfléchir m’a permis de me rendre compte que j’étais extrêmement bien entourée depuis longtemps, et que mes proches étaient pour beaucoup dans l’importance que j’accordais à l’art et à la créativité en général. En revanche, l’amateurisme éclairé étant quelque chose de très ancré dans mon histoire familiale, pourrais-je assumer de ne faire « que » créer ? Au final, cette première semaine a été essentiellement consacrée à exprimer ma gratitude. Je pense que je vais continuer.
-          Un exercice amusant : lister des vies que je voudrais vivre. Et essayer de les vivre, par petits bouts, à l’intérieur de cette vie-ci. Les circonstances des représentations de théâtre étaient très favorables pour moi, j’ai pu chanter, danser, monter sur scène… et après avoir accompagné une amie essayer des robes de mariée, avoir moi-même essayé d’en dessiner une, chose que je n’avais pas faite depuis très longtemps (« styliste » faisait partie de mes vies rêvées étant enfant). Il m’en reste 2 à vivre cette semaine, je ne sais pas encore quoi choisir.

illustration du génial MyDeadPony

A suivre !

1 commentaire:

  1. Bravo, bravo, le premier pas est fait et c'est celui qui coûte le plus, non ? Tu en es où là ? Je veux connaître la suite !

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