6 janvier 2012

Joies du jeudi #48

 * Rêver qu'un ange gardien me réapprend à voler, et que je m'élève, très haut, au-dessus des buissons d'épine et du vert des champs.


* Vivre un dimanche remarquable par son caractère dominical.

* Cuisiner un rôti familial et du porc masala.

* Manger des huîtres.

* Savourer un bon petit vin bio du pays d'Oc avec un époisses et du pain frais.

* Rencontrer, au moment de basculer dans l'année nouvelle, une femme libre, curieuse et passionnée, au beau nom de commencement.

Merci à la vie pour ce bel appel, cette belle surprise, et cette envie de la suivre au Caire, où mon enfance à encore sa maison.

Oh ! Femme future
Tous ces trésors
Le corps en aventure
Elle s'endort


(désolée pour la référence kitsch ; la coiffure de Julie Pietri est monstrueuse dans le clip, mais vous noterez que le décor est complètement dans le thème)

* Faire un tour au Panic Room avec des amis.

* Dire la vérité.

* Faire. Me remettre le pied à l'étrier.

* Intégrer de nouvelles recrues dans mon projet de spectacle.

* Dormir profondément.

* Me faire les ongles en arc-en-ciel.


* Voir une excellente adaptation théâtrale de L’Écume des jours de Boris Vian, un autre de mes amours d'enfance !
Dommage, c'est fini…mais je vous conseille de suivre les mise en scène de Béatrice de La Boulaye.

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort... 

Boris Vian

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