8 novembre 2011

(petit) livre des changements


A quoi reconnaît-on que l'on change ?  
Ce peut être quand certains comportements qui nous étaient habituels causent un écoeurement parfois diffus, parfois net.
 
Premier exemple :
Je ne supporte plus de me voir réagir au quart de tour à une remarque blessante, ou tout autre comportement ressenti comme une agression. Dans la majorité des cas, je suis frappée (et freinée) par le fait que l'autre n'avait pas réellement la volonté de me blesser, mais qu'il exprimait un manque ou une souffrance de son côté.
Si malgré tout je laisse échapper une réaction épidermique, je me sens gênée non pas parce que c'est "mal", mais parce que c'est inutile. Répondre par un message désagréable à un message désagréable est une dépense d'énergie d'autant plus vaine qu'elle ne défoule même pas vraiment sur le moment. Inversement, une écoute attentive aux besoins de l'autre comme aux siens peut apaiser miraculeusement.




Deuxième exemple :
L'autre soir, je suis passée dans la maison de mes parents, où j'ai entreposé la majeure partie de mes affaires en attendant de pouvoir emménager. Des meubles, des cartons, des sacs… sans lesquels j'ai très bien vécu depuis deux mois. Il n'y a dans le tas qu'une ou deux choses qui m'ont manqué, paradoxalement les plus futiles : des éléments de déguisements - à moins que ce soit précisément ce que je possède de plus sérieux et essentiel… Surtout, j'ai été prise face à cet entassement d'une impérieuse envie de fuir, ou de me débarrasser de ce fatras pour m'en tenir au volume de possessions avec lequel j'ai estimé que je pouvais vivre de manière "temporaire". C'est déjà beaucoup en fait, et largement suffisant pour s'installer dans ce "temporaire". Autant dire que je sais désormais avec certitude que je peux me sentir chez moi et à mon aise sans être dans l'accumulation.


Troisième exemple :
A mon dernier passage gare St Lazare, je suis tombée dans un piège qui m'aspire avec une belle régularité depuis dix ans que j'ai de l'argent à dépenser : acheter plus ou moins compulsivement des objets censément "utiles" (en l'occurrence, des collants) et censément "soldés" sur un stand temporaire en pleine gare. La somme n'était pas importante, mais je crois que j'ai envie de jouer le jeu de ne pas me procurer de nouvel objet dont j'ai déjà suffisamment d'exemplaires à ma disposition. J'ai été dégoûtée d'avoir triché à mes propres règles, comme si je m'étais flouée d'un plaisir attendu. Étonnant, non ?


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