1 novembre 2010

Beautiful maladies

Parmi mes souvenirs d'enfance, j'ai l'impression que le temps de la maladie occupe une place énorme, enflée. Le plus étrange, c'est que mon vécu de maux comparables a totalement changé. D'où vient qu'enfant, j'avais l'impression de me trouver à chaque fois au bord du Styx, et qu'aujourd'hui je tolère tout cela beaucoup plus stoïquement, alors même que je déteste toujours autant la douleur physique ? Est-ce que maintenant le mal se dilue mieux dans mon grand corps ? Est-ce d'avoir quitté le temps étiré de l'enfance ? ou simplement d'être seule et en charge de ma propre guérison ? Je me prends à penser que si la douleur morale a besoin de compagnie pour être traversée, la douleur physique se vit mieux seul. Le soldat qui s'extrait une balle du bras de la pointe de son couteau souffrirait peut-être plus si quelqu'un d'autre l'opérait, ou simplement le regardait... ou est-ce une considération proto-hystérique ?



(pour le titre de ce billet, merci à Tom Waits)

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