29 octobre 2010

Amore

Il y a une chose qui me frappe sur ce blog: nous n'avons jamais parlé d'amour.
Jusqu'ici nous n'avons évoqué le sujet que de manière désincarnée, comme un sentiment évanescent et un peu honteux alors que nous en attendons la pureté, la perfection ou l'absolu. Pourtant il a été vécu, ce sont des histoires réelles, il y a des hommes, des amants, des cœurs vraiment brisés, des peines pas assez pleurées. Il a été exaltant, intense, ouvrant des territoires inconnus, balayant comme l'ouragan des constructions de certitudes.
Malgré tout, c'est comme si nous nous retranchions derrière des sous-entendus pour éviter d'avouer le manque qu'il creuse en nous. Mon dernier amoureux m'a fait souffrir. Tous les jours quelque chose me rappelle son absence, son refus, mon dépit. Je pourrais le nier ou trouver normal de n'être pas aimée, mais il est peut-être temps d'accepter ma tristesse.
Découvrir un amour gratuit, dégagé des contraintes familiales et des obligations filiales, relève encore pour moi du miracle. Comme s'il n'était pas naturel, ou que je n'étais pas digne, d'être aimée pour ce que je suis, et non pour ma place dans le processus de reproduction.
Et pourtant cet amour-là existe, celui d'un homme qui aime son semblable, si étranger, si différent, si nécessaire, sans d'autre raison que l'amour lui-même. Ceci est une incantation à l'amour, pour qu'il nous recouvre de sa tendresse.

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