2 avril 2010

La connerie et la leçon du balinais

Avant de poursuivre mon partage de notes sur le thème de la communication non-violente, je voudrais vous faire part de réflexions de simple bon sens, mais qui méritent peut-être d'être formulées car quand on en vient à se les faire il est souvent déjà trop tard...

Les ennuis arrivent rarement seuls ; ils préfèrent vous rendre visite par couples comme les témoins de Jéhovah, ou par hordes comme les Huns. Ce n'est pas un effet de malchance mais un effet de perte d'acuité de notre conscience ; comme lorsque nos sens sont émoussés par la fièvre et la lutte contre une infection, quand notre attention est absorbée par un premier souci prenant, on se trouve rapidement dans une sorte d'état second qui va faire que l'on va réagir moins vite, que l'on regardera moins avant de traverser, que l'on saura moins dire non à ce qui nous est nuisible, ou que l'on ne mesurera plus si aisément l'enchaînement des causes et des conséquences.
Là, on peut vite en arriver à faire une grosse connerie, une connerie d'inattention ou de faiblesse, un peu aidé parfois par notre pulsion de mort qui est là et qui veille. Une connerie d'une minute ou vingt secondes qui si le destin et notre épuisement s'en mêlent, pourra bien pourrir tout le reste de notre vie. La prise de conscience vient très vite après, mais une prise de conscience n'a jamais permis de remonter le temps et de corriger ses erreurs. Et là c'est le drame, parce qu'en sus de son souci d'origine, celui qu'on avait tant besoin de fuir en faisant de grosses conneries, on écope d'une angoisse monstrueuse à l'idée de la malédiction que l'on a pu attirer sur sa propre tête.

Que faire alors ? Je cherche encore. Si rien ne peut être réparé, l'urgence est probablement de se débarrasser de cette angoisse qui non seulement ne résout rien, mais n'est qu'un nouvel aimant à embrouilles. Une bonne pratique spirituelle doit aider dans ces cas-là, mais on ne devient pas un éveillé du jour au lendemain, et d'ailleurs un éveillé n'aurait sans doute pas fait la connerie pour commencer...

Il paraît que dans la culture traditionnelle balinaise, un homme qui apprend une mauvaise nouvelle commence par aller tout de suite se coucher. A mon avis, il y a là une vraie sagesse ; si vous commencez à avoir des soucis, arrêtez les frais, prenez soin de vous, ne tentez pas d'expériences nouvelles, voyez surtout des gens que vous connaissez depuis longtemps et en qui vous avez entière confiance, sortez peu, ne parlez pas à tort et à travers et surtout, dormez.
Et si c'est trop tard, que le mal est fait, dormir sera toujours la solution la moins risquée.


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