14 février 2010

Croûte terrestre

Prendre un train, la terre sera faite plane, à suivre l'horizon nous ne reviendrons pas sur nos pas.
Refaire le cycle de se trouver en gare, on regarde droite, gauche, on est dedans. Reprendre la patte du vécu. Notre jeu est dans cette amorce de départs voulus immensément insensés. Je tiens la carte, vous demandez : nous sommes perdus ? Rendez-moi cela, je nous perdrai mieux encore. Et dans chaque égarement une nouvelle voie trouvée, un peu comme un nouvel angle de reins lorsque, au-delà de tout, nous nous rencontrons. Qu'inventons-nous là, sinon le centre du monde. A toujours s'en éloigner.
Il y a d'abord l'écorce, puis le manteau, sous lequel contre le froid mes mains se glissent, et au cœur ce que l'on nomme le noyau et la graine, pas en fusion comme l'idée commune porte à le croire, mais ramassé, dur d'énergie contenue et de pleine concentration. Cette graine, d'où rien ne germera, donne son poids à la terre. Nous sommes des aimants, qui glissent en surface, guidés depuis le fond par l'âme du fer.

2005, in memoriam.

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