2 juillet 2009

Lui les Hébreux moi Pharaon

Peut-être le désir n'est-il que le résultat d'un manque d'imagination, peut-être manque-t-on de moyens de vivre ou d'exprimer l'amour. Il faudrait trouver autre chose, qui soit plus aisément transportable, divisible en petites portions qui se puissent légèrement distribuer. Le temps est là pour faire le partage ; on peut rêver à une immensité éternelle, où les âmes vivraient accolées, sans plus rien qui puisse venir troubler leur noces.

Comment voir sa vie autrement que comme une galerie de portraits ; j'ai connu un homme qui ne datait ses souvenirs que du nom des femmes qu'il avait aimées. Qu'il aimait toujours, un clou n'ayant jamais chassé l'autre. De chaque histoire, vécue ou simplement fantasmée, quelle part nous tue et quelle part nous donne plus amplement à vivre ? Le mystère gît peut-être là, et est-ce précisément au plus de risque, au plus de déraison que nos forces vives s'alimentent. On parlait autrefois beaucoup du feu, des flammes pour peindre le fait amoureux - le feu, puissance magique volée aux dieux, qui transforme le singe en homme, dévore et prend, anoblit, transmute. Splendeur irregardable qui brûle et qui chauffe, qui fait l'enfer et le foyer.

Nos maquis sont mangés par des brasiers anciens, allumés en des points multiples. Sur les brûlis, la terre que la cendre désola, poussent des thyms nouveaux. La vie continue et se poursuit le mystère, se maintient la fumée opaque sur le sens de tout cela.

1 commentaire:

  1. L'amour n'enlève rien à l'amour (Baudoin) - bis repetita placent.
    Un feu n'éteint pas le précédent.

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